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La pilule est-elle cancérogène ? Ce que dit vraiment l’OMS en 2025


En 2025, l’Organisation mondiale de la santé a classé les pilules contraceptives combinées dans la catégorie des substances cancérogènes avérées. Une annonce qui a fait grand bruit, suscitant de nombreuses inquiétudes. Faut-il s’alarmer ? Faut-il arrêter la pilule ? On fait le point en toute transparence.



Pilule cancérogène : de quoi parle-t-on exactement ?

Le 14 juin 2025, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence de l’OMS, a reclassé les pilules contraceptives œstroprogestatives dans le groupe 1 des substances cancérogènes pour l’être humain. Ce classement signifie que le lien entre la prise de ces pilules et certains cancers est scientifiquement prouvé.

Mais cela ne signifie ni que toutes les femmes prenant la pilule auront un cancer, ni que le risque est massif. Ce classement repose uniquement sur le niveau de preuve du lien, pas sur la dangerosité absolue ou le degré de risque.



Que signifie le classement en groupe 1 cancérogène de l’OMS ?

Le CIRC classe les substances en 4 groupes selon la solidité des preuves :

  • Groupe 1 : cancérogène avéré (ex. : tabac, alcool, rayons UV, charcuterie industrielle)

  • Groupe 2A : probablement cancérogène (ex. : viande rouge, travail de nuit)

  • Groupe 2B : peut-être cancérogène (ex. : radiofréquences)

  • Groupe 3 : inclassable (pas assez de données)

Les pilules combinées rejoignent donc le groupe 1, ce qui signifie qu’il existe des preuves solides d’un lien avec certains cancers, mais pas qu’elles sont « très dangereuses » ou qu’elles doivent être interdites.



Quelles pilules sont concernées par ce classement ?

Sont concernées toutes les pilules combinées contenant à la fois un œstrogène (souvent de l’éthinylestradiol) et un progestatif. Cela inclut notamment des pilules très prescrites comme :

  • Leeloo Gé

  • Minidril

  • Trinordiol

  • Daily Gé

  • Jasminelle / Jasmine

  • Optilova

  • Varnoline

  • Mercilon

  • Eloine

⚠️ Les pilules à base de progestatif seul (comme Cérazette, Optimizette ou Lutéran) ne sont pas concernées par cette classification.



Pourquoi la pilule peut-elle augmenter le risque de cancer ?

Les œstrogènes et progestatifs contenus dans la pilule peuvent stimuler certaines cellules sensibles aux hormones, notamment dans le sein, le col de l’utérus ou le foie. Cela peut favoriser la prolifération cellulaire, et donc, augmenter les risques de mutations cancéreuses.

Des études montrent également que la pilule peut favoriser, dans de rares cas, des lésions bénignes du foie (adénomes) pouvant évoluer vers des formes plus graves. Ce risque augmente avec la durée de prise de la pilule.



Quels sont les cancers concernés ?

Les principaux risques identifiés concernent :

  • Le cancer du sein

  • Le cancer du col de l’utérus, surtout en présence du papillomavirus

  • Le cancer du foie (rare)

Mais il est essentiel de souligner que la pilule est également protectrice contre d’autres cancers, comme :

  • Le cancer de l’ovaire

  • Le cancer de l’endomètre

Le bilan est donc nuancé : certains risques augmentent légèrement, d’autres diminuent significativement.



Parlons chiffres : quel est le risque réel ?

L’OMS mentionne une augmentation de 20 à 30 % du risque relatif de cancer du sein sous pilule. Mais attention : en chiffres absolus, cela reste très faible.

Par exemple :

  • Une femme de 30 ans a un risque de base d’environ 2 cas pour 10 000 femmes par an

  • Sous pilule, ce risque passe à 2,6 pour 10 000

Ce risque diminue progressivement après l’arrêt de la pilule et revient à la normale au bout d’environ 10 ans.



Pourquoi continuer à prescrire la pilule malgré ce risque ?

Parce que la pilule reste un médicament utile avec de nombreux bénéfices :

  • Contraception efficace

  • Réduction du risque de certains cancers gynécologiques

  • Traitement de l’acné, du SOPK, de l’endométriose

  • Amélioration de la qualité de vie pour de nombreuses femmes

Chaque situation est personnelle. Ce qui compte, c’est d’être informée et accompagnée dans son choix.



Que faire si je prends actuellement la pilule ?

Il n’y a aucune urgence à arrêter brutalement votre pilule. En revanche, c’est le moment idéal pour :

  • Faire le point avec votre médecin ou sage-femme

  • Discuter de vos antécédents familiaux

  • Explorer d’autres options contraceptives si vous le souhaitez (stérilet, implant, patch, anneau, pilule progestative seule, etc.)

  • Adapter votre contraception à votre profil de santé

La pilule n’est pas “à jeter”, mais elle doit être utilisée en connaissance de cause.



Conclusion : pas de panique, mais une meilleure information

La décision de l’OMS n’est pas une condamnation de la pilule, mais un appel à la transparence. Comme pour l’alcool ou le soleil, il s’agit d’un facteur de risque qui nécessite de l’information et un suivi médical personnalisé.

Il ne s’agit pas d’avoir peur, mais de reprendre le pouvoir sur sa santé. Et cela passe par des décisions éclairées, individuelles, sans injonctions ni tabous.



💬 Vous avez des questions ? Parlons-en

Si cet article vous a été utile, n’hésitez pas à le partager.Vous pouvez aussi me poser vos questions ou prendre rendez-vous pour faire le point sur votre contraception.Et si vous souhaitez en savoir plus sur les alternatives naturelles ou non hormonales, je prépare un prochain article dédié à ce sujet.

 
 
 

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